La Provence, une région aux cultures multiples

La Provence regroupe géographiquement une large partie de la région Provence-Alpes-Côte-D’azur. A l’origine une province indépendante, puis plus tard relié à la France, la Provence rassemble diverses histoires et cultures.

Brève histoire de la Provence

Initialement colonisé par les Grecs qui y fondent Marseille, le territoire de la Provence passe au II^ème siècle avant J-C aux mains des Romains.

Au Haut Moyen-Age, le territoire de la Provence subit les grandes invasions des Wisigoth et des Alains.

Le Duché de Provence

En 442, le long de la vallée du Rhône où les terres sont riches, s'installent les germains orientaux que l'on nomme Burgondes. Plus au sud, les Ostrogoths fondent le futur « duché de Provence » (même si la fonction de "Duc" n'apparaitra qu'en qu'à partir de 780). 

Entre 534 à 536, le territoire est conquis par les Francs et se retrouve intégré au royaume de Bourgogne.

En aout 843, le Traité de Verdun partage l'Empire Carolingien entre les trois petits-fils encore en vie de Charlemagne, issus de Louis le Pieux (Louis 1er), et c'est Lothaire Ier qui obtient le territoire. A sa mort, son fils Charles, du Charles de Provence, devient roi de Provence et de Bourgogne Cisjurane (au-delà du Jura). Il meurt en 863 et son royaume est partagé, la Provence passant alors à son frère Louis II d'Italie. 

En 875, Boson V de Provence devient duc de Provence, mais la gestion du territoire va régulièrement changer de main jusqu'en 926 ou, Hugues d'Arles fut le dernier à porter le titre de Duc de Provence avant de devenir roi d'Italie.

Le comté de Provence

Elle devient ensuite « comté de Provence », avec comme capitale Arles. Toutefois, après plusieurs attaques d’autres comtes, ils décidèrent d’assigner Aix-en-Provence.

A ce moment-là, les langues de la Provence étaient le latin pour les actes administratifs et religieux, et l'ancien occitan, qui sont remplacés par le provençal.

Le marquisat de Provence

En 1125, le marquisat de Provence se forme à partir d'un morceau du comté de Provence dont il se détache. Il est situé au nord de la Durance, alors que le comté de Provence demeure sur la partie sud.

Pour ses 3 fiefs, on peut noter le comté de Valence (territoire couvrant une bonne partie de ce que l'on nomme de nos jours la Drôme Provençale) jusqu'en 1189, le comté d'Orange qui deviendra une principauté en 1274, et le Comtat Venaissin qui passera aux mains du pape Grégoire X la même année.

Il disparait donc à peine un siècle et demi après sa création.

Du rattachement de la Provence à la France à la création des départements

Les Comtes de Provence ayant accumulé des titres royaux plus lointains, bien que la Provence resta un comté, leurs dirigeants se firent appeler rois.

Le dernier grand roi de Provence est le roi René d'Anjou, dit "le bon roi René" qui, durant la guerre de Cent Ans soutiendra le roi Charles VII, son beau-frère, contre les Anglais.

En 1476, il cède l'Anjou à la France mais garde la Provence. Le roi René meurt en 1480 alors que son neveu Louis XI est sur le trône de France. Lui succède Charles V d'Anjou, mais il meurt l'année suivante. Ainsi, à la fin de l'année 1481, le comté de Provence revient au roi par succession et devient une province française.

A la suite de cela, les rois de France fortifient leurs frontières, en particulier leurs frontières maritimes.

En 1720, la peste arrivée à Marseille frappe très durement toute la Provence. Le Comtat Venaissin son voisin fait alors ériger un grand et long mur pour s'en protéger, puis la peste étant passée de l'autre côté du mur, c'est au tour des provençaux de s'en servir pour se protéger.

À la Révolution, la Provence est divisée en trois départements: les Basses-Alpes devenant plus tard les Alpes-de-Haute-Provence, Bouches-du-Rhône et le Var auxquelles viendra s'ajouter le Vaucluse qui sera formé le 17 juin 1793 à partir de bouts des départements voisins.

La Provence de nos jours

De nos jours, elle fait partie de la région SUD Provence-Alpes-Côte d'Azur. Son territoire officiel regroupe 5 départements: les Alpes-de-Haute-Provence, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, le Var et le Vaucluse, toutefois plusieurs secteurs limitrophes se revendiquent aussi provençaux, comme par exemple le sud de la Drôme qui est affublée du surnom de Drôme provençale. 

On y trouve, entre autres, les communes de : Aix-en-Provence, Antibes, Apt, Arles, Aubagne, Avignon, Briançon, Brignoles, Cannes, Carpentras, Castellane, Cavaillon, Digne-les-Bains, Draguignan, Embrun, Forcalquier, Gap, Grasse, Hyères, L'Isle-sur-la-Sorgue, La Ciotat, La Seyne-sur-Mer, Manosque, Marseille, Martigues, Nice, Orange, Saint-Tropez, Salon-de-Provence, Sisteron, Toulon, Valberg, etc.

La Provence abrite un réel art de vivre. De ses multiples paysages aux nombreuses spécialités culinaires (Les calissons d'Aix-en-Provence, le nougat de Sault, le berlingot de Carpentras, le melon de Cavaillon, les suce-miel d'Allauch, les navettes de Marseille, la bouillabaisse, la soupe au pistou, les treize desserts, la Pissaladière, la Ratatouille, la tarte Tropézienne, le pan bagna, la panisse, l'aïoli, les tapenades, la fougasse, le sel de Camargue, etc.), sans oublier ses boissons de renommée internationale (Châteauneuf-du-Pape, pastis, etc.) la région ne cesse de surprendre les personnes qui sont à sa découverte.

Les marchés y sont nombreux et les foires qui mettent en avant les produits du terroir ou le folklore provençal aussi (vins, herbes de Provence, tissus, santons, etc.)

Les artistes de la Provence

De Raimu à Pagnol, de Sardou à Fernandel en passant par Brassens, de Giono à Mistral, de Van Gogh à Cézanne, nombreux sont les artistes, originaires ou non de la Provence, qui y ont trouvé une inspiration pour leurs œuvres.

L'accent de Provence

Pour vous parler de l'accent provençal, et plus généralement des accents, quoi de mieux que les vers que Miguel Zamacoïs a utilisé dans son œuvre La fleur merveilleuse:

De l'accent ! De l'accent ! Mais après tout en-ai-je ?
Pourquoi cette faveur ? Pourquoi ce privilège ?
Et si je vous disais à mon tour, gens du Nord,
Que c'est vous qui pour nous semblez l'avoir très fort
Que nous disons de vous, du Rhône à la Gironde,
"Ces gens là n'ont pas le parler de tout le monde !"
Et que, tout dépendant de la façon de voir,
Ne pas avoir l'accent, pour nous, c'est en avoir...
Eh bien non ! je blasphème ! Et je suis las de feindre !
Ceux qui n'ont pas d'accent, je ne puis que les plaindre !
Emporter de chez soi les accents familiers,
C'est emporter un peu sa terre à ses souliers,
Emporter son accent d'Auvergne ou de Bretagne,
C'est emporter un peu sa lande ou sa montagne !
Lorsque, loin du pays, le cœur gros, on s'enfuit,
L'accent ? Mais c'est un peu le pays qui vous suit !
C'est un peu, cet accent, invisible bagage,
Le parler de chez soi qu'on emporte en voyage !
C'est pour les malheureux à l'exil obligés,
Le patois qui déteint sur les mots étrangers !
Avoir l'accent enfin, c'est, chaque fois qu'on cause,
Parler de son pays en parlant d'autre chose !...
Non, je ne rougis pas de mon fidèle accent !
Je veux qu'il soit sonore, et clair, retentissant !
Et m'en aller tout droit, l'humeur toujours pareille,
En portant mon accent fièrement sur l'oreille !
Mon accent! Il faudrait l'écouter à genoux !
Il nous fait emporter la Provence avec nous,
Et fait chanter sa voix dans tous mes bavardages
Comme chante la mer au fond des coquillages !
Écoutez! En parlant, je plante le décor
Du torride Midi dans les brumes du Nord !
Mon accent porte en soi d'adorables mélanges
D'effluves d'orangers et de parfum d'oranges ;
Il évoque à la fois les feuillages bleu-gris
De nos chers oliviers aux vieux troncs rabougris,
Et le petit village où les treilles splendides
Éclaboussent de bleu les blancheurs des bastides !
Cet accent-là, mistral, cigale et tambourin,
A toutes mes chansons donne un même refrain,
Et quand vous l'entendez chanter dans ma parole
Tous les mots que je dis dansent la farandole.